Cette communication, à l'intersection des humanités environnementales et des sciences de l'éducation, établit le cadre théorique qui préside à l'idée de proposer dès le plus jeune âge un éveil olfactif à l'endroit du vivant et s'interroge sur ce que pourraient être les fondements, les objectifs et les moyens de cet éveil. Cette réflexion est développée en revenant sur l'expérience de la sortie pédagogique « Découvrir les odeurs de la nature » menée en juin 2024.
Au rythme des quatre saisons que nous connaissons sous nos latitudes, les artistes de l'exposition Je te suivrai jusqu'à la frontière de ton odeur / Là où la lumière se déchire un peu ont échangé avec l'ingénieur agronome Roland Salesse, partant des œuvres pour ouvrir à de plus amples questions concernant les phénomènes astronomiques, l’histoire et les traditions ethnobotaniques ou encore la biologie végétale.
L’histoire de l’humanité est ponctuée d’objets destinés à l’olfaction. Aujourd’hui, des designer·euses du monde entier travaillent à de nouvelles formes d’interfaces afin de multiplier les usages des substances odorantes. Dans leur diversité, ces projets participent à forger une culture olfactive contemporaine multi-facettée. Cette conférence offre une porte d’entrée dans les pratiques créatives olfactives dans le champ du design d’objet, depuis certaines prémices historiques jusqu’aux projets les plus contemporains.
Since the early 1970s, some artists have started to create a new aesthesia of air, pushing it to the forefront of our perception and consciousness. Working with gases and other volatile substances, they are bringing the air back into people's sphere of experience by rendering it “explicit” (Sloterdijk: 2009). Through breathable installations, some of these artists are now giving us a taste of our possible atmospheric futures.
Scents are now widely being used in exhibitions to accompany the presentation of artifacts, while olfactory art and design, and even perfume, have found their rightful place in galleries. Yet, manipulating scents in spaces originally dedicated to visual display doesn't come without its challenges. Drawing from my experience as a curator for two recent exhibitions, I explore the issues specific to exhibiting objects meant to be smelled in the museum space.
En mobilisant aussi bien les sciences et les pensées de l'écologie que l'art, la littérature, la biologie ou encore l'éthologie, cette communication formule une proposition, celle de la nécessité de développer une « culture olfactive du vivant » afin de reprendre part à cette immense conversation et communauté du vivant dans lesquelles nous introduit notre respiration.
Depuis 1971, ont été créées nombre d'œuvres olfactives emplissant le white cube de simples molécules odorantes. Cette communication se propose d'approcher un corpus inédit d'œuvres non visuelles, pour interroger d'une part l'usage de l'odeur comme médium autonome au sein de l'espace idéologiquement chargé du white cube, et d'autre part la manière dont ces œuvres en trompe-nez obligent à réexaminer la notion de représentation.
If the ecological crisis is also a crisis of our relationships with living things, learning to make a conscious, deliberate and informed use of our sense of smell towards the non-human would make it possible to initiate an essential reconnection. Contemporary artists are now contributing, in their own way, to changing our perspectives and our understanding of non-anthropogenic smells, thus shaping a new “olfactory culture of the living world.”
Il s'agit dans cette conférence-atelier de mettre en évidence les causes et les conséquences de notre anosmie à la nature — et les moyens pour y remédier de manière à ce que notre odorat puisse être revalorisé afin de nous relier à nouveau plus intensément au monde vivant. L'atelier olfactif qui suit la conférence permet d'entraîner ce sens injustement négligé en le tournant ostensiblement vers les vivants autre-qu'humains.
Que se passe-t-il en nous et entre nous lorsque nous respirons un arbre, une fleur ou une trace animale ? Et si la crise écologique est aussi une crise de notre sensibilité, comment notre odorat pourrait-il être revalorisé afin de nous relier de manière plus riche et plus intense au monde vivant ? Cette intervention mêlant sciences naturelles, art contemporain et philosophie plonge au cœur de ces questions.
Cette conférence met en évidence les continuités – parfois étonnantes – entre les fantasmes du passé, la recherche scientifique actuelle et les objets culturels olfactifs contemporains, dans le champ de l'art ou du design, en puisant dans un éventail de sources littéraires, journalistiques et scientifiques du XIXe et du début du XXe siècle mais également en plongeant dans le travail récent des chercheurs et praticiens du champ de l'olfaction.
Cette table ronde s'inscrit dans le cadre de la programmation de l'exposition "Parfums d'Orient" présentée à l'Institut du Monde Arabe du 26 septembre 2023 au 17 mars 2024. Y ont été évoquées les diverses manières qu'ont les odeurs et les parfums de s'insinuer dans le champ de l'art, soit par une présence réelle des molécules odorantes au sein des œuvres, soit par un jeu d'évocations et de correspondances dans les arts visuels et la création littéraire - notamment au sein de la poésie persane.
Si la fugacité de l’odeur semble manifester l'irrémédiabilité de la perte et de l'oubli, la puissance de la mémoire olfactive fait paradoxalement de l'odeur un moyen pertinent de faire souvenir et de s'inscrire dans la durée. Cette communication évoque ainsi un corpus d'œuvres olfactives liées à la mémoire collective, celle des événements, de l'histoire et des lieux à travers les exemples d'installations pensées comme de véritables monuments volatiles. Entre impermanence et rémanence, ces œuvres jouent des ressorts propres à leur médium pour remplir une fonction commémorative.
Proposées en partenariat avec Raphaël Guillou, fondateur de la vinothèque éco-responsable VUE sur Vignes à Sancerre, ces conférences-dégustations œno-olfactives itinérantes vous invitent à explorer les points communs entre l’histoire du vin et du parfum, à pénétrer les secrets de votre nez et à parcourir la palette multi-facettée du parfumeur en même temps que la gamme aromatique de différents terroirs régionaux à travers cinq cuvées, chacune associée à une matière première et à un parfum.
Depuis environ 200 ans, les artistes et les penseurs occidentaux ont commencé à reconsidérer le sens de l'odorat. Aujourd'hui, on ne trouve plus les odeurs uniquement dans la nature ni les parfums seulement dans les parfumeries, on les découvre aussi dans les galeries, les musées, les théâtres, et même dans le champ du design d'objet. En abordant la question de l'art d'une part et du design olfactif d'une autre, cette double conférence offre une porte d'entrée dans le champ des pratiques créatives olfactives contemporaines.
Si l'histoire de l'humanité est ponctuée d'objets destinés à l'olfaction, si divers médias et technologies ont par le passé été imaginés pour manipuler, utiliser ou contrôler les odeurs et leurs effets, les designers du monde entier travaillent aujourd'hui à de nouvelles formes d’interfaces entre le corps d'utilisateurs et les odeurs, afin d’en multiplier les usages. Dans leur diversité, ces projets participent à forger une culture olfactive contemporaine multi-facettée, réaffirmant l'importance des odeurs dans notre vie.
Le travail des designers est de considérer les interactions entre les esprits, les corps et les objets manufacturés. Entre leurs mains, les odeurs peuvent être médiatisées de manières innovantes. Leurs travaux constituent ainsi des invitations à utiliser notre nez pour appréhender une variété d'objets et inversement à utiliser des objets pour tirer le meilleur de notre nez. De quelles façons ces objets encadrent et orientent-ils l'acte du sentir ? Quels sont leurs enjeux, et comment les présenter dans l’espace muséal ?
Ces dégustations œno-olfactives vous proposent d'explorer les liens qu'entretiennent deux univers olfactifs : l'œnologie et la parfumerie.Vous apprendrez avant tout à utiliser votre nez et à en comprendre les secrets. Vous découvrirez les points communs entre l'histoire du vin et du parfum ainsi qu'entre les arômes de l’AOC Sancerre et certaines matières premières de la parfumerie. Vous approcherez la fascinante complexité des métiers de vigneron et de parfumeur et, enfin, vous dégusterez cuvées et fragrances spécifiquement sélectionnées pour se répondre.
All the objects presented in “Living With Scents” exemplify the many ways in which we can rely on the sense of smell to better live our lives. But people suffering from certain illnesses or disabilities can benefit from smell even more greatly, whether to communicate or just take care of themselves. Artists, designers, and scientists are brought together in this series of virtual talks followed by a short panel discussion to understand why and how scents are so essential to our lives and can be of help in more than one manner.
Nowadays, scents are not just found on shelf space. They are also encountered more and more in galleries and museums. This introductory talk explores how the visual arts gradually became multi-sensorial, why olfactory initiatives and practices have flourished in the last few decades, and in what ways they affect the way we consider smells and fragrances.
In this world where breathing has become a relentless struggle, issues of air quality, atmospheric conditions, and climate change are most relevantly tackled by olfactory artworks. By using foul smells mimicking the ones of various types of pollution in the context of art experience and institutions–which give them meaning by framing them in a specific way–they create a new consciousness of the entanglement of bodies with their aerobic environment, and a renewed urge to act.
Panel discussion based on the collective publication Olfactory Art and the Political in an Age of Resistance (Routledge, 2021). Scholars and artists were brought together to reflect on the many political implications of olfactory artworks today.
Because smells are phenomena, even shifting phenomena, rather than things, this lecture considers them in terms of performativity. What do smells perform in a specific space, either on the long run or at a given time? We will follow four different directions for this study : Emotional Performativity, Perception and Ideology, Structure and Orientation, Identity and Preservation.
This talk explores how olfactory artworks can address the pollution of air and water and overcome the main challenges of environmental communication by weaving together bodies and ecologies. They say an image is worth a thousand words. Might a scent be worth a thousand images?
Si l'exposition Nez à nez. Parfumeurs contemporains présente exclusivement des parfums destinés à habiller la peau, il arrive aussi que les parfumeurs se mettent au service d’autres créateurs dans le cadre de collaborations fécondes qui sortent le parfum du champ de la cosmétique pour le faire entrer dans celui de l’art. En présence de deux parfumeurs de l'exposition, cette soirée permettra d'aborder ces différents aspects du travail de parfumeur.
Why are we obsessed with the smells from outer-space? This talk investigates the reasons behind this fascination and explores how it translates into artistic projects using scent as a medium, taking us on a sensory journey through space.
L’'odorat a toujours eu mauvaise réputation : on l'accuse d'être un sens inférieur, animal, primitif, instinctif, refoulé, superflu, sous-développé, subjectif, inapte à l'abstraction… Pourtant, les odeurs, tour à tour sacrées, thérapeutiques, esthétiques, jouent un rôle à part dans l'histoire de l'homme et l’odorat se révèle être un outil unique de connaissance du monde, la base d'une culture émergente et d’une multitude de pratiques artistiques qui se développent depuis la fin du XIXe siècle.
Si l’exposition « Womanhouse », organisée aux États-Unis en 1972 sous l’impulsion de Judy Chicago et Miriam Shapiro, s’inscrit dans un contexte de fortes revendications sociales aux États-Unis, non seulement pour les droits des femmes mais également pour ceux d’autres minorités, quelles évolutions sociales, politiques et artistiques l’exposition « Women House » de 2018 permet-elle de mettre en lumière ? Table ronde préparée avec Anna Cloarec et Weiyang Lee.
Organisée par Mathilde Castel, la 4ème journée d’étude des doctorants en muséologie de la Sorbonne Nouvelle propose de questionner la place des dispositifs olfactifs au sein de l’institution muséale. Quel lien avec la démocratisation de l’industrie de la parfumerie ? Quel rôle pour le marketing olfactif ? Qu’en est-il d’un art olfactif au musée ? La discussion animée par Clara Muller entre les artistes Boris Raux et Julie C. Fortier répond à cette dernière question.
L'art ne se cantonne pas aux lieux qui lui sont « dédiés » mais s'étend aussi à l'espace public et aux espaces privés, à des lieux alternatifs de création, d'expérimentation, d'échanges, d'exposition et de représentation : les squats artistiques par exemple, illégaux par définition, qui se développent souvent dans une logique collaborative comme une autre manière de faire de l'art. Quelles différences y a-t-il entre la création artistique engendrée par ces lieux en marge et celle des institutions légales ? Leur occupation par l'art, malgré la loi, interroge sur le sens à donner à cette forme de désobéissance.