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« La Chasse, Julie C. Fortier » :

"Depuis plusieurs années, le travail de Julie C. Fortier, née à Sherbrooke au Québec en 1973, réunit celui de plasticienne et de parfumeuse, de performeuse et de conteuse. Au sein d'une pratique originellement visuelle, l'artiste fait s'exprimer l'invisible et embrasse l'éphémère. Formée à la formulation de parfums, elle expérimente depuis 2013 les multiples potentialités de ce médium qu'est l'odeur, dans son rapport à l'espace, au temps, au langage, à la mémoire. Dans le sillage de Des Esseintes, le héros de Huysmans qui s'appliquait à peindre dans l'air de fugitifs paysages odorants, Julie C. Fortier poursuit un travail olfactif figuratif et narratif. [...]"

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« La Ville noire, Bernard Thimonnier » :

"Habitué à façonner le grès, à sculpter et polir la pierre ou le bois, à marteler le plomb, à imprimer des marques dans la beauté brute de la matière, le sculpteur et céramiste Bernard Thimonnier est séduit, au début des années 2000, par la plasticité, la lumière et l'odeur de la cire d'abeille. Grâce à des techniques inspirées de l'émaillage céramique, l'artiste réalise avec ce matériau atypique des œuvres en deux ou trois dimensions, imprégnées d'un tiède parfum de ruche. À la Turbine-Pertrin, dans ce lieu singulier originellement dédié à la puissance hydraulique, encore plein du vrombissement de l'eau qui court, les pièces qui constituent La Ville noire (2021) sont paradoxalement le produit du feu [...]"

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« Intérieur Nuit » :

"Il est l'heure. L'heure de plonger dans un fragment de rêve où le monde de l'artiste, son personnage et ses œuvres, prennent vie par une belle nuit, au cœur du Pavillon des Indes, sous la plume d'une autrice invitée dans l'intimité du songe.

INT. ATELIER – NUIT

L'artiste est seul, semble-t-il, debout devant la haute cheminée ornée d'arches gothiques, les mains posées sur la rambarde de bois. Depuis ce balcon en surplomb, il domine l'atelier. La pâle clarté de la lune qui le fixe comme un œil blanc à travers l'immense verrière érode les formes des objets. Lui, a les yeux fermés. [...]"

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« Faire parler le silence. Entretien avec Julie C. Fortier » et notices d'œuvres :

"Parfum singulier qu'exhale la terre lorsqu'elle s'abreuve aux sources du ciel. Odeurs sédimentaires que mouillent les émanations herbacées, vertes amères, de l'absolu de maté. Effluves d'humus, terreux et racinaires de l'ethyl fenchol et de l'arbanol. Senteurs minérales, terpéniques, froides comme la roche. La géosmine laisse dans le fond de la gorge l'impression d'avoir avalé une poignée de terre, ou de cette argile poudreuse que l'eau, au seuil des grottes, a délaissé pour s'enfoncer plus loin dans l'ombre du sol. Parfum qui contient tout l'univers, qui nous pénètre dès les premières gouttes [...]"

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Notices des œuvres de Tatiana Trouvé, Anne Imhof, Helen Marten, Morag Keil, Olga Balema, Michel Blazy, Yorgos Sapountzis, Saâdane Afif, Liz Magor, Guillaume Leblon, Trisha Donnelly, Mélanie Matranga, Lydia Gifford, Katinka Bock, Maggie Lee, Matthew Angela Harrison, Rosalind Nashashibi et Lucy Skaer :

"Les espaces qui prennent forme dans les dessins de Tatiana Trouvé confondent les dimensions intérieures et extérieures, se creusent dans des perspectives incertaines, combinent les échelles et les mondes. Ce sont des espaces sans lieux et sans temps, vides de présences mais emplis par l’absence. De même, les installations et les sculptures de l’artiste composent un univers de formes [...]"

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Textes de liaison entre les parfums et les œuvres de Simon Martin, Manoela Medeiros, Jonathan Bréchignac, Pierre Alain Poirier et Roman Moriceau :

"L'odeur est un soleil d'orage, un parfum entre ombre et lumière dont le tableau de Simon Martin rend les couleurs. À travers les notes aqueuses, solaires, acidulées comme la rhubarbe et le pamplemousse, voyez-vous surgir le rose, le jaune, le vert ? Les couleurs du parfum passent pourtant, délavées comme ce mur contre lequel s'effacent les figures. L'odeur râpeuse de la terre après la pluie donne à la surface égratignée la couleur du salpêtre. Les souvenirs s'y désagrègent comme des rêves, leur lumière ternit, leurs détails s'estompent. [...]"

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« Electrons libres. Entretiens avec Pierre Guillaume et Céline Ellena » :

"Loin de l’agitation parisienne et des grandes sociétés de composition, Pierre Guillaume et Céline Ellena partagent une approche libre et spontanée du métier de parfumeur. Lui, chimiste arrivé dans le parfum par hasard, crée exclusivement pour sa propre maison. Elle, issue d’une famille profondément liée à la parfumerie et initialement formée à la linguistique, se plaît à collaborer avec diverses marques. Ces deux électrons libres cultivent une vision personnelle de leur métier et une pratique encore en partie artisanale. Polyvalents, intuitifs, ils revendiquent le tâtonnement, l’expérimentation et [...]"

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« You, Mélanie Matranga » :

"You invite le regardeur à pénétrer un espace intime mi-clos constitué de paravents, de tatamis, de couvertures et de t-shirts, qui incitent au délassement. L'installation sert d'écrin à une vidéo frôlant les codes du court-métrage, inspirée notamment des films érotiques japonais des années 1960. L'artiste met en scène les jeux de séduction pansexuels entre deux hommes et deux femmes. Une banale histoire de voyeurisme se rejoue en boucle, en un effet miroir. Mais le langage n'est qu'un artefact creux et artificiel, et le sens ne passe réellement que par les gestes, les interactions des corps - caresses, baisers, coups - , une communication non verbale qui se manifeste par l toucher, vecteur de [...]"

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